Principe de digitalisation en natation
Principe de digitalisation en natation
L'importance de la biomécanique est aujourd'hui indiscutable. Cependant, sa mise en application reste problématique. Beaucoup d'entraîneurs hésitent à l'utiliser, soit par manque de moyen, soit par manque de temps, soit simplement par méconnaissance. Il est vrai que l'on assimile souvent la biomécanique à une succession de chiffres effrayants sans finalement grand intérêt.
Pourtant, la diversité des résultats d'une étude biomécanique permet d'affirmer et/ou d'orienter une planification. Par exemple, on peut l'utiliser pour étudier l'attitude technique du nageur durant une course. Les paramètres amplitude / fréquence peuvent être mesurés et adaptés aux diverses capacités du nageur, ou utilisés pour l'élaboration d'une stratégie de course [2].
Il est aussi possible de l'utiliser pour définir une technique propulsive personnalisée telle qu'une technique par balayage [3] ou par coordination disto-proximale [1].
Enfin, la biomécanique sert aussi à vérifier s'il existe bien une accélération des surfaces propulsives optimalisant les appuis sous-marins [3].
Ainsi, par le biais d'une digitalisation, c'est-à-dire, une étude image par image d'une séquence vidéo (Figure 1), il est facilement possible de connaître les positions des différentes articulations au cours d'un trajet sous-marin (Figure 2). De ce fait, il est possible de repérer ce qui n 'est pas forcément visible à l'œil nu, tel que la qualité de l'allongement du bras (Figure 3) visant à optimiser une action disto-proximale des autres actions propulsives [1].
Cette digitalisation permet aussi de vérifier la coordination temporelle des segments des membres supérieures (Figure 4), l'instant précis d'une perte d'appuis (Figure 5) ou la présence d'une accélération (Figure 6).
De ce fait, l'entraîneur pourra connaître avec précision les points clés via un entraînement personnalisé.
Parallèlement, il peut connaître les vitesses de nage spécifiques, pendant lesquelles le nageur perd de son efficacité. Ici encore, il s'agit d'un outil précieux qui pourra se combiner à un travail énergétique de qualité. En effet, à quoi sert un développement énergétique s'il n'est pas relié à une technique de nage optimale ?
Enfin, lorsque la digitalisation est mise en relation avec la musculation, elle peut alors donner des éléments d'informations importants afin d'orienter une planification. Ainsi, lorsqu'une accélération sous-marine est inexistante, c'est peut-être dû à un mauvais apprentissage, mais aussi à un manque d'explosivité qui devra être développé à sec. Inversement, un déséquilibre des forces entre les membres supérieurs et inférieurs, constaté en musculation, peut expliquer une trajectoire sous-marine inefficace.
Bibliographie
[2] HINES Emmett (1998) - What's all this about Negative Splits ? - Swimming World
[3] MAGLISCHO Ernest W. (1987), Nager plus vite, Collection "Métier de l'eau"